Antoine Le Bigaut, médaillé d’argent aux Deaflympics

Publié le 08/06/2022

Nous avons rencontré Antoine Le Bigaut, joueur au Stade Pontivyen, qui a dernièrement participé aux JO des sourds (Deaflympics) avec l’Equipe de France au Brésil, afin de lui poser quelques questions.

Bonjour Antoine, peux-tu nous parler de toi ?

Je m’appelle Antoine Le Bigaut, j’ai 21 ans et je vis à Guémené sur Scorff. Je suis atteint
d’une surdité profonde de second degré. Je suis étudiant en 3ème année de licence STAPS,
spécialité APA-S à l’université de Saint-Brieuc. Je suis joueur au Stade Pontivyen et je suis
joueur de l’Équipe de France de football des sourds et malentendants au sein de la Fédération Française Handisport.

Tu as dernièrement participé aux JO des sourds (Deaflympics), comment as-tu vécu cette compétition ?

L’aventure a été tout simplement magique avec une finale olympique au bout de la
compétition. Elle a été très riche en rebondissements. Pendant 3 longues semaines, c’était exceptionnel de vivre les JO et en même temps, c’était très intense avec les matchs qui
s’enchaînaient à haut niveau mais nous avons eu la chance d’avoir la présence d’un staff avec plusieurs kinésithérapeutes, un ostéopathe, etc…

C’était impressionnant de voir le nombre d’athlètes venus du monde entier. On ne pensait pas arriver en Finale Olympique tout d’un coup. L’objectif initial, établi par le Chef de la Délégation Française, était de ramener une médaille mais il fallait d’abord sortir de la poule de la mort pour se qualifier en quart de finale.
Nous avons réussi de la très grande manière et ensuite nous avons enchaîné les bonnes
performances pour arriver en finale. Jouer une finale olympique, c’était le graal et un rêve pour nous tous ! Peu de joueurs ont cette chance de jouer une finale olympique, au Brésil en plus.
Malheureusement, nous avons perdu de peu en finale 1-0 face à la meilleure équipe mondiale (nº1) mais l’Ukraine méritait largement la médaille d’or. C’est une équipe très expérimentée qui a joué sa quatrième finale d’affilée aux Deaflympics. Nous avons tout donné, nous avons souffert tous ensemble en finale et nous ne regrettons rien. Le plus important, c’était de ramener une médaille en France et nous avons été plus loin que prévu en terme d’objectifs. Être vice-champion Olympique, c’est extraordinaire et j’espère que cette médaille en appellera d’autres dans l’avenir avec l’Équipe de France aux prochaines compétitions internationales…

Qu’as-tu appris durant cette compétition? 

Durant cette compétition internationale, j’ai énormément appris comme par exemple : la vie de groupe car pendant 3 semaines nous avons vécu tous ensemble et c’était très important de bien vivre en groupe sans créer de problèmes car c’est grâce à notre cohésion que nous avons pu aller en Finale Olympique.

Également, la récupération était hyper importante car j’enchaînais les matchs à haute intensité presque tous les 2 jours donc c’est pourquoi il fallait bien récupérer et vite. Pour cela, nous avons eu la chance d’avoir des kinésithérapeutes à notre disposition tous les jours pendant les 3 semaines de compétition. Enfin, moi et mes coéquipiers avons appris très rapidement car nous sommes une Équipe de France très jeune et donc cela veut dire que nous avons « grandi » tous ensemble au fur et à mesure de la compétition jusqu’à la grande Finale Olympique.

Quels sont tes objectifs à la suite de cela ?

À la suite de ces Jeux Olympiques au Brésil, mes objectifs sont : tout d’abord, continuer à
porter le maillot de l’Équipe de France au plus haut niveau international et représenter la
France aux prochaines compétitions internationales (la Coupe du Monde en 2023 en Corée du Sud, les Deaflympics au Japon en 2025,…). De plus, suite à notre titre de vice-champion Olympique et à travers nos résultats sportifs qu’il faudra accomplir au niveau international à l’avenir, notre objectif est de montrer à la France que nous méritons aussi tous une reconnaissance de sportif de haut niveau comme les sportifs professionnels français qui participent aux Jeux Olympiques « normaux » et aux Jeux Paralympiques.

As-tu une dernière chose à nous dire ?

 

Je ne réalise toujours pas d’avoir ramené la médaille d’argent en France. Dans ma tête, je suis encore au Brésil ahahah et les souvenirs seront gravés pour toute ma vie. J’ai vécu une aventure magique avec un groupe exceptionnel. Toute la délégation française était au top, j’ai pu rencontrer de nouvelles personnes et les autres sportifs français qui sont extraordinaires !
J’ai vécu des émotions intenses, je suis très fier d’avoir représenté l’Équipe de France et je
suis heureux d’avoir rendu fiers mes parents, ma famille et tous mes proches qui m’ont soutenu en Bretagne. Je tiens aussi à envoyer un message pour les jeunes joueurs footballeurs : il faut toujours croire en ses rêves, tout est possible dans le foot et ne lâchez jamais rien, c’est le mental qui prime dans n’importe quel sport !

 

Nous tenons à remercier Antoine pour ses réponses, ainsi que le féliciter pour son parcours. Nous lui souhaitons une bonne continuation pour les prochaines années à venir. 

Par Marine HAMON-CATEL

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